On s’en doutait, ils l’ont prouvé : des scientifiques ont mis à jour les capacités exceptionnelles des chiens en matière de compréhension du langage humain. Certains seraient ainsi capables de relier entre eux près de 300 mots et objets à partir d’une simple image.
Les chiens ne savent peut-être pas parler, mais ils comprennent très bien le langage de l’Homme. Une lapalissade ? Pas tout à fait : des études scientifiques révèlent aujourd’hui que ces derniers seraient capables de nous comprendre beaucoup mieux qu’on ne l’avait imaginé. En 1999, une émission de télé réalité allemande mettant en scène un border collie prénommé Rico avait déjà montré que le chien de berger pouvait relier plus d’une centaine de mots à leurs objets respectifs. La rapidité avec laquelle il avait intégré certains autres mots avait alors été comparée à la vitesse d’apprentissage d’un enfant.
La biologiste cognitive Holly Ruth-Gutteridge, de l’Université du Sussex à Brighton, aux États-Unis, et ses collègues ont mené un test pour prouver que les chiens sont capables de reconnaître leurs proches par leurs aboiements. Les chercheurs ont filmé 42 chiens de différentes races alors qu’ils étaient avec leurs propriétaires à côté d’un haut-parleur qui jouait six mots monosyllabiques sans commande avec des sons similaires, tels que « caché », « avait » et « qui ». Tous les mots ont été prononcés non par des propriétaires d’animaux, mais par plusieurs hommes et femmes inconnus d’âges différents et avec des accents différents.
Les chiens penchaient leurs oreilles vers l’avant ou se dirigeaient vers le locuteur chaque fois qu’ils entendaient un mot avec une voyelle différente. Selon les chercheurs, cela indique que les animaux ont découvert une différence. Par exemple, l’un des chiens Border Collie s’est rapidement retourné et a écouté attentivement lorsqu’une des femmes a prononcé le mot « avait » pour la première fois. Mais, lorsque le même mot était répété par d’autres femmes avec des accents différents, l’animal se désintéressait de lui. Et cela indique que le chien sait – ils disent tous la même chose. Au moment où le locuteur prononce un nouveau mot, par exemple “caché”, le quadrupède se réveille à nouveau, mais son attention change immédiatement si la nouvelle voix revient au mot “avait”. Prises ensemble, ces réponses suggèrent que les chiens reconnaissent les mots indépendamment du locuteur et qu’ils n’ont besoin d’aucune formation pour le faire.