Tout commence par le nez 👃

HISTOIRES DE VIE

La mort d’un ĂȘtre cher peut nous frapper durement. Elle nous laisse perdus et dĂ©couragĂ©s dans la vie. C’est la chose la plus difficile Ă  affronter, car elle laisse une empreinte sur nous mentalement, Ă©motionnellement et spirituellement.

On ne peut pas s’attendre Ă  s’en remettre en un jour. Il faut du temps pour guĂ©rir ce qui a Ă©tĂ© brisĂ© par la perte de l’ĂȘtre cher. Cela peut mĂȘme prendre des annĂ©es pour se remettre complĂštement du traumatisme mental que l’on a subi pendant cette pĂ©riode.

Cependant, certains peuvent affirmer que c’est une coĂŻncidence, tandis que d’autres sont convaincus que les gens savent quand la mort est proche.

Il est naturel de chercher Ă  comprendre la mort de quelqu’un que l’on aime ou d’imaginer ce qui se passe dans ces derniers instants. Les scientifiques savent que, lorsque quelqu’un meurt, le corps commence immĂ©diatement Ă  se dĂ©composer.

La putrescine, par exemple, est une odeur nausĂ©abonde et toxique, rĂ©sultat de la dĂ©composition. Les chercheurs ont dĂ©couvert que les humains reconnaissent inconsciemment cette odeur putride. Non seulement cela, mais l’odeur provoque une rĂ©ponse immĂ©diate lorsqu’elle est libĂ©rĂ©e.

Les animaux ont la capacitĂ© de sentir l’odeur des autres, ce qui les fait rĂ©agir en consĂ©quence. C’est identique Ă  la dĂ©tection du danger, qu’il provienne d’un prĂ©dateur ou d’un animal plus grand et plus fort de leur meute.

Une Ă©tude menĂ©e par Arnaud Wisman de la School of Psychology de l’UniversitĂ© du Kent Ă  Canterbury, Royaume-Uni, et Ilan Shira du DĂ©partement des sciences comportementales de l’UniversitĂ© de technologie de Russellville, AK, a rĂ©vĂ©lĂ© que les animaux et les humains ne sont peut-ĂȘtre pas si diffĂ©rents.

La capacitĂ© de dĂ©tecter les odeurs chimiques fait partie de la survie dans toutes les espĂšces. L’avertissement de la mort est Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© par l’odorat chez les humains.

La putrescine est un composĂ© chimique organique nausĂ©abond, liĂ© Ă  la cadavĂ©rine ; tous deux sont produits par la dĂ©gradation des acides aminĂ©s chez les organismes vivants et morts, ce qui signifie qu’il s’agit d’un composĂ© chimique libĂ©rĂ© lorsque le corps se dĂ©compose. Elle a Ă©galement une fonction secondaire en tant que signal d’avertissement. Les gens rĂ©agissent Ă  cette odeur de maniĂšre consciente et inconsciente.

Quatre expĂ©riences distinctes ont Ă©tĂ© menĂ©es avec de la putrescine, de l’ammoniaque et de l’eau pour Ă©tudier la rĂ©action des personnes. Lors d’une des expĂ©riences, la putrescine a Ă©tĂ© exposĂ©e Ă  un endroit, et la rĂ©action immĂ©diate des personnes a Ă©tĂ© de s’Ă©loigner de la zone.

C’est la mĂȘme rĂ©action que celle qui accompagne le rĂ©flexe de combat ou de fuite. Lorsque les animaux sentent qu’ils sont en rĂ©el danger, il n’y a que deux rĂ©ponses : combattre la menace ou fuir. L’Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que les humains rĂ©agissent de la mĂȘme maniĂšre.

Il existe Ă©galement d’autres odeurs auxquelles les humains rĂ©agissent, comme la sueur. Des Ă©tudes distinctes ont montrĂ© que la sueur prĂ©levĂ©e sur des personnes dans des situations de peur et exposĂ©e Ă  d’autres pour la sentir gĂ©nĂšre une rĂ©action automatique et effrayĂ©e.

« Nous ne savons pas pourquoi nous aimons (ou n’aimons pas) l’odeur de quelqu’un, et nous ne sommes gĂ©nĂ©ralement pas conscients de la maniĂšre dont l’odeur influence nos Ă©motions, nos prĂ©fĂ©rences et nos attitudes », expliquent Wisman et Shira. « Il est difficile de considĂ©rer une odeur comme effrayante », disent deux autres chercheurs de premier plan. Ces odeurs rendent les gens plus conscients et vigilants de leur environnement.

La rĂ©action naturelle des humains face au danger n’est pas de l’affronter et de se battre. Les gens ont tendance Ă  Ă©viter tout type de confrontation, qu’elle soit physique ou verbale. Dans la plupart des cas, les gens choisissent de se distancier jusqu’Ă  ce que le combat soit la seule option restante.

Les rĂ©actions peuvent ĂȘtre diffĂ©rentes les unes des autres, mais la putrescine et les phĂ©romones sexuelles sont basĂ©es sur l’odeur. Les phĂ©romones sexuelles sont des substances chimiques libĂ©rĂ©es par le corps pour attirer un partenaire, tandis que la putrescine fonctionne comme un signal d’avertissement.

« La putrescine envoie un message diffĂ©rent de celui des phĂ©romones, mais les rĂ©actions des gens Ă  la putrescine (Ă©vitement et hostilitĂ©) semblent effectivement ĂȘtre l’opposĂ© des rĂ©actions Ă  de nombreuses phĂ©romones sexuelles », expliquent les chercheurs.

Au cours de l’Ă©tude, les gens n’Ă©taient pas conscients qu’ils avaient eu une rĂ©action nĂ©gative Ă  l’odeur. « Les gens ne sont pas familiers avec la putrescine et ne l’associent pas consciemment Ă  la mort ou Ă  la peur », admettent Wisman et Shira.

 

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