L’émouvante histoire de Paco, ce petit chien qui s’est battu sans arrêt pour rester en vie et qui a marqué tous ceux qui l’ont côtoyé

ANIMAUX PRÉFÉRÉS

Jusqu’au bout, Paco s’est accroché à la vie avec une détermination incroyable. Malgré sa petite taille et ses problèmes de santé, il s’est toujours montré courageux, devenant une source d’inspiration et de motivation pour ses soigneurs, qui ont décidé de fonder une maison de retraite pour animaux séniors pour lui rendre hommage.

C’est assurément l’un des récits les plus émouvants et les plus tristes dont la rédaction de Woopets a pu prendre connaissance. Tous ceux qui ont connu Paco gardent toutefois de merveilleux souvenirs de ce petit chien avec lequel la vie n’a pas été tendre. C’est l’image d’une créature déterminée, affectueuse et dotée d’une joie de vivre à toute épreuve qui reste de ce croisé Yorkshire Terrier / Pinscher. Son histoire nous a été transmise par Alexandra, de l’association Tends-Nous la Patte et de la Confrérie des Ti’Vieux à Peyrat-de-Bellac (87).

L’animal avait été découvert en grande souffrance sur un marché ouvert en octobre 2020. Paralysé et endolori, il avait été emmené en clinique vétérinaire par la Police municipale. Malgré l’appel lancé sur les réseaux sociaux pour retrouver ses propriétaires, personne ne s’était manifesté, sachant qu’il n’était pas identifié.

Le lendemain, une dame expliquait qu’elle suivait le supplice de Paco depuis un certain temps, lui qui vivait attaché en permanence dans un garage. Elle ne souhaitait toutefois pas divulguer l’identité de ses maîtres. L’association Tends-Nous la Patte l’a pris en charge.

Un chien en sursis, mais qui renouait avec le bonheur

Le canidé risquait le coup du lapin à tout moment, car il souffrait d’une grave luxation des cervicales. Les douleurs qu’il ressentait et manifestait étaient intenses, ce qui faisait peine à voir. A l’association, on a réalisé « un travail énorme pour le sortir de ce bien mauvais pas », raconte Alexandra. Paco devait être opéré, c’était son seul espoir.

En attendant, il recevait des traitements grâce auxquels ses crises s’espaçaient. D’abord maintenu dans un parc, il a ensuite été transféré dans « sa propre chambre avec tout confort », car il essayait de s’échapper et risquait ainsi de se faire très mal. Paco portait une minerve rigide commandée en Italie pour protéger sa colonne cervicale.

Il goûtait enfin à « la joie, le bonheur d’une maison avec un grand terrain qu’il adorait parcourir avec Kile, Goliath et Myrthil », se souvient Alexandra. Il se régalait à chaque repas et en recevant ses friandises, et se montrait très affectueux avec tout le monde, comme pour signifier sa reconnaissance de se voir offrir un nouveau départ.

Les ressources de l’association étant limitées, elle a lancé un appel aux dons pour l’aider à financer ses soins, particulièrement coûteux : « Modélisation de ses cervicales, fabrication de sa plaque en titane avec précision exacte des axes et longueur des vis, sans oublier l’acte chirurgical en lui-même », détaille Alexandra. Certains dons provenaient d’Espagne, d’Italie, d’Angleterre et même du Canada.

On lui envoyait aussi des colis pleins de jouets, peluches et friandises. Paco mettait un point d’honneur à les rassembler autour de lui avant de s’endormir le soir, non sans avoir fait un câlin à Alexandra, dont il « retirait très délicatement [le] chouchou des cheveux ».

Un miracle, puis l’inquiétude

L’intervention chirurgicale destinée à le sauver était prévue pour le 13 janvier 2021. Alexandra l’a emmené à la clinique vétérinaire la veille. Après l’opération, qui d’après le chirurgien s’était bien déroulée, ce dernier a parlé à la bénévole au téléphone. Au beau milieu de la discussion, un petit miracle s’est produit ; « Paco se levait tout seul dans sa couveuse et surtout tenait debout ».

Joie de courte durée, hélas, puisque le lendemain, son cou avait considérablement enflé. Il présentait une brèche à l’œsophage avec nécrose des tissus. Alexandra étant du métier, elle estimait que cette lésion ne pouvait être provoquée que par « un acte chirurgical involontaire ». Ce que le chirurgien n’a pas voulu reconnaître ; pour lui, Paco avait dû avaler un jouet l’ayant blessé à l’œsophage. Son interlocutrice restait perplexe.

Paco a dû être opéré à 2 autres reprises par la suite. Il est resté plusieurs jours avec sa plaie ouverte. Il perdait rapidement du poids, ce qui ne faisait qu’inquiéter davantage sa bienfaitrice. Elle a recommandé à la clinique d’augmenter ses rations par sonde gastrique, car il se promenait souvent dans l’établissement et piquait des croquettes, alors qu’il ne devait pas en manger vu l’état de son œsophage.

La dernière opération, une greffe de muscle sur la brèche œsophagienne, a eu lieu le 23 janvier 2021. 4 jours plus tard, et alors qu’on avait interdit à l’association de rendre visite à Paco, la clinique recontactait Alexandra pour lui annoncer qu’elle pouvait passer le récupérer le lendemain. Elle s’est présentée comme convenu, mais avait droit à un comité d’accueil pas du tout rassurant : « le chirurgien, son épouse, l’interne, une assistante et l’ambiance devient pesante ». La clinique voulait adopter le chien, une demande qui n’a pas manqué d’intriguer Alexandra, celle-ci l’ayant poliment refusée.

« Paco a fait son choix ! »

Une assistante lui a amené le quadrupède, qui « se jette de ses bras vers moi assise sur la chaise ». L’équipe de la clinique n’en revenait pas. La bénévole, elle, a vite compris que l’animal n’avait qu’une envie, c’était de quitter les lieux pour être avec elle. « Tous ses petits pulls qui sont déposés sur une chaise ainsi que sa baballe bleue favorite, il me les donne un à un ! Nul doute, Paco veut partir d’ici, c’est sa façon de me le dire. Droit dans les yeux, je lui fais la promesse qu’il part avec moi ! »

Contente de pouvoir repartir avec lui, elle n’en était pas moins préoccupée en constatant qu’il bavait abondamment. A la sortie, l’épouse du chirurgien a retenté sa chance : « Hé ! Paquito, tu viens avec moi ? », a-t-elle lancé au croisé Yorkshire / Pinscher, qui n’y a pas donné suite, préférant accompagner Alexandra. « Bien joué, mais Paco a fait son choix ! », lui a-t-elle alors dit.

A la maison de l’association, l’heure était au repos pour Paco. Alexandra a rappelé la clinique au sujet de sa salivation excessive, et on lui a prescrit un antidouleur et un pansement gastrique.

Parti dans les bras d’Alexandra

Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 janvier 2021, Paco est venu vers Alexandra, son jouet préféré en bouche, l’a fixée avant de s’effondrer. Elle lui a administré un massage cardiaque qui a porté ses fruits. Le chien était de nouveau conscient et sur ses pattes, mais alors qu’elle s’apprêtait à le conduire à la clinique vétérinaire la plus proche, il s’est écroulé une fois de plus. Malheureusement, il ne s’en est jamais relevé. Paco est parti dans les bras d’Alexandra, en sachant qu’il comptait et qu’il était aimé.

« Paco m’a marquée au fer rouge. Je ne voulais pas qu’il tombe dans l’oubli », confie celle qui s’est battue à ses côtés jusqu’au bout.

« En sa mémoire, nous avons décidé de créer La Confrérie Des Ti’Vieux où le logo représente 3 étoiles de petites âmes qui nous ont à tout jamais marqués. Le visage de Paco, Mouss et Choupette. En mémoire de Paco et sous son étoile, nous accueillons petits chiens et chats âgés, souffrants avec ou sans handicap, afin de leur offrir chaleur, affection, soins, pour certains des familles qui adorent les séniors, pour une fin de vie digne. »

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